Un "fe-fe" que l'on sort d'un hangar

                                                    5F - Caséine sur toile

                                                 

Les avions, des Farman Frères que les poilus nomment avec une certaine affection

 les "fe-fe", sont sortis des hangars malgré la neige qui s'est déposée en fine

 couche cette nuit.

Poilus

À deux heures et demie, un aéroplane allemand survole nos positions. Nous étions repérés et vingt minutes après, le premier obus éclatait à six pas de moi. J'ai été soulevé, projeté à cinq mètres, tout le corps anéanti, couvert de sang. Je me suis levé, abruti, incapable d'articuler un son et j'ai marché. Des hommes étaient couchés sur la route, morts. J'ai couru. Quelle grêle d'obus ! J'en entends un au-dessus de moi, je me lance dans la tranchée, il éclate à un mètre, je me relève, je pars de nouveau. Je me disais : jamais je n'arriverai à l'ambulance. Ah ! Mon ami, que c'est laid la guerre moderne.

Assaut de nuit

  

"Je pense que vous allez vous faire des cheveux comme beaucoup en ce moment;

Cela n'a rien d'agréable. J'ai pris la garde au poste avancé, 48 heures. C'est très moche.

On entend parler les boches car on est à 40 mètres. Comme vous voyez on est pas loin....

Extrait de la correspondance de Kléber Pouleau

89ème Régiment d'Infanterie

Nieuport XI

Chaque matin les avions sont alignés sur le terrain.....