15 mars 2014

Poilus




À deux heures et demie, un aéroplane allemand survole nos positions. Nous étions repérés et vingt minutes après, le premier obus éclatait à six pas de moi. J'ai été soulevé, projeté à cinq mètres, tout le corps anéanti, couvert de sang. Je me suis levé, abruti, incapable d'articuler un son et j'ai marché. Des hommes étaient couchés sur la route, morts. J'ai couru. Quelle grêle d'obus ! J'en entends un au-dessus de moi, je me lance dans la tranchée, il éclate à un mètre, je me relève, je pars de nouveau. Je me disais : jamais je n'arriverai à l'ambulance. Ah ! Mon ami, que c'est laid la guerre moderne.

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